Le décalage de libido touche tous les couples et nécessite communication et compromis.
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- Un phénomène universel : le désir sexuel fluctue naturellement après la phase passionnelle initiale, créant des décalages de libido dans absolument tous les couples
- Une souffrance partagée : les deux partenaires souffrent différemment, entre sentiment de rejet pour l’un et culpabilité écrasante pour l’autre
- Éviter les pièges : ne cherchez pas de coupable, abandonnez les tableaux Excel des rapports et oubliez l’adultère comme fausse solution
- Solutions constructives : privilégiez la communication, la séduction au quotidien, prenez soin de vous et consultez un professionnel si nécessaire
Je ne vais pas vous mentir : le décalage de libido dans un couple, c’est un peu comme si l’un voulait commander japonais tous les soirs pendant que l’autre ne rêve que d’une soupe fade une fois par mois. Romantique, n’est-ce pas ? Pourtant, cette situation touche absolument tous les couples, qu’on soit ensemble depuis trois mois ou trente ans. Personne n’y échappe vraiment. Je vais vous expliquer pourquoi ce phénomène est aussi universel qu’embêtant, et surtout comment gérer cette différence sans transformer votre chambre en champ de bataille diplomatique.
Pourquoi nos libidos jouent-elles aux montagnes russes dans le couple
Laissez-moi vous raconter comment ça fonctionne vraiment. Au début d’une relation, on est tous des champions olympiques du sexe. Cette phase passionnelle peut durer quelques semaines jusqu’à deux ans, où le désir sexuel atteint des sommets qu’on ne reverra probablement jamais. Puis patatras, la réalité nous rattrape : être deux, c’est accepter d’être frustré et faire des compromis. Glamour, non ?
Je dois vous expliquer quelque chose d’essentiel : la libido et le désir sexuel, ce n’est pas pareil. La libido, c’est cette pulsion qui vous pousse à assouvir votre envie, que ce soit seul ou accompagné. Le désir sexuel, lui, c’est ciblé, orienté vers une personne précise, avec une dimension psychologique beaucoup plus complexe. Vous voyez la nuance ? C’est un peu comme la différence entre avoir faim et avoir envie spécifiquement du gâteau au chocolat de votre grand-mère.
Maintenant, accrochez-vous, parce que les raisons du décalage sont multiples et variées. D’abord, le sexe n’occupe pas la même position pour tout le monde. Pour certains, c’est un décontractant, une compensation au stress quotidien. Ces personnes ont besoin de sexe souvent, point final. Pour d’autres, il faut que tout aille bien dans le couple, que la maison soit rangée, que les impôts soient payés et que la planète tourne dans le bon sens avant même d’envisager un câlin. Les effets du bien-être sexuel sur la vie quotidienne sont pourtant considérables, mais encore faut-il être disponible mentalement.
Et puis il y a les facteurs physiques : changements hormonaux, effets secondaires de traitements, fatigue chronique qui transforme votre cerveau en purée. Sans parler de la répartition des tâches domestiques. Quand madame travaille, s’occupe de la maison et joue les mamans avec monsieur, la libido prend la poudre d’escampette. Difficile d’avoir envie de quelqu’un qu’on vient de border comme un enfant de cinq ans.
Les ravages silencieux du décalage sur votre relation
Parlons peu, parlons vrai : le décalage de libido fait souffrir les deux partenaires. Oui, vous avez bien lu, les DEUX. Celui qui est privé de sexe se sent rejeté, frustré, et commence à se demander s’il n’est pas devenu aussi attirant qu’une serpillière mouillée. L’autre vit avec une culpabilité écrasante de ne pas pouvoir combler son partenaire, même quand celui-ci ne juge pas. C’est un cercle vicieux absolument délicieux.
Je reçois des témoignages édifiants. Une personne m’a confié avoir perdu une partie de sa personnalité : « Je n’étais plus celle que j’étais il y a deux ans, sexuellement active, épanouie, curieuse et entreprenante. » D’autres me racontent être constamment sur les nerfs, écartelés entre leur libido débordante et le dégoût d’eux-mêmes. Se faire rembarrer quasi-systématiquement détruit l’estime de soi plus efficacement qu’un miroir déformant dans une fête foraine.
Voici un tableau qui résume les souffrances de chaque côté :
| Partenaire avec forte libido | Partenaire avec faible libido |
|---|---|
| Sentiment de rejet permanent | Culpabilité écrasante |
| Frustration accumulée | Pression constante ressentie |
| Perte de confiance en soi | Blocage psychologique renforcé |
| Tentation de l’adultère | Utilisation du sexe comme arme |
Et attention, contrairement aux idées reçues datant de l’époque des dinosaures, ce ne sont pas toujours les hommes qui ont plus envie. Pendant longtemps, seuls les hommes se plaignaient, mais depuis dix ans environ, j’observe un ratio de deux femmes pour huit hommes qui se déclarent frustrées. Il y a même des femmes qui témoignent que leur partenaire leur a clairement fait remarquer qu’elles avaient un problème à vouloir autant de sexe. Sympa, non ?
Ce qu’il ne faut surtout pas faire (spoiler : à peu près tout ce que vous faites actuellement)
Première règle absolue : ne cherchez pas de coupable. Je le répète parce que c’est important : NE CHERCHEZ PAS DE COUPABLE. Il ne faut pas reprocher mais constater ensemble que votre vie sexuelle est endormie. Nuance capitale.
Deuxième erreur magistrale : tenir un calendrier des rapports sexuels. Je vois régulièrement des couples débarquer avec des tableaux Excel dignes d’un audit fiscal. L’histoire vraie de cet Américain frustré qui a envoyé à sa femme un fichier Excel de toutes ses tentatives avec date, réponse et excuse évoquée illustre parfaitement cette impasse. Résultat ? Sa femme insultée a publié le tout sur le Web. Bravo champion.
Et puis il y a la fausse bonne idée de l’adultère. Parfois proposée par la personne qui a moins de désir, cette solution ne résout strictement rien. On ne comble pas le manque de qualité avec la quantité. Ajouter une tierce personne complique tout : il y a un lien qui se crée, un autre couple qui se construit. Un patient me reprochait d’ailleurs que sa femme l’avait contraint toute sa vie à aller voir des prostituées, créant une autre forme de frustration.
Voici les pièges classiques à éviter absolument :
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- Transformer votre lit en tribunal où l’un accuse l’autre
- Compter les rapports comme des points de fidélité chez Carrefour
- Proposer l’adultère comme on proposerait une pizza à emporter
- Ignorer complètement le problème en espérant qu’il disparaisse par magie
- Se forcer ou forcer l’autre (spoiler : ça finit toujours mal)
Les vraies solutions pour retrouver l’harmonie (ou au moins un semblant)
Maintenant qu’on a éliminé toutes les mauvaises idées, passons aux choses sérieuses. La communication reste le premier réflexe, même si je sais que c’est aussi excitant qu’un mode d’emploi IKEA. Il vaut mieux dire dès le début d’une relation que votre moyenne tourne autour d’un rapport par mois plutôt que de l’avouer après deux ans à vous cacher derrière des excuses bidons.
Celui qui en a le plus sur le moment doit faire le premier pas. Oui, ce sera peut-être toujours lui, tant pis, il faut l’assumer. Mais attention : il faut susciter le désir, pas demander un rapport sexuel comme on commande une pizza. Quand on demande, on veut une réponse. Si c’est oui, l’autre se force. Si non, c’est un refus violent. Dans les deux cas, catastrophe garantie.
Le jeu de séduction ne doit surtout pas commencer au moment du coucher. Il faut du temps pour être séduit. Ça peut se faire par des petits messages, des paroles, des gestes, de l’humour bien avant. Pimenter votre vie de couple avec des jeux érotiques peut aussi réveiller une complicité endormie, sans pression ni obligation.
Prendre soin de soi devient essentiel. Apprendre à déléguer, alléger son quotidien et se ménager des moments de récupération peut suffire à réinstaller un climat plus propice à la sexualité. L’entretien de son physique et de son moral contribue à l’épanouissement personnel, ce qui retentit automatiquement sur la confiance en soi.
Offrir au couple un espace réservé change énormément de choses : un déjeuner à deux, un moment partagé avant que la fatigue ne prenne le dessus. Beaucoup de personnes ne font pas d’effort car elles ont l’impression qu’un couple est acquis. Spoiler : un couple ça se travaille au quotidien, comme un jardin qu’on arrose régulièrement.
Et si vraiment rien ne fonctionne, consultez un professionnel. Avec de la bonne volonté, ça se règle en quelques mois, avec une thérapie de cinq à dix séances. Certains couples découvrent même des points sur la sexualité de leur partenaire après des années de vie commune et commencent alors à vivre une sexualité épanouie.

A propos de l’auteure :
Joe, c’est la garagiste de ton âme et de tes désirs. Elle répare tout ce qui déconne chez toi et remet ta libido en ordre de marche. Ces publications reboulonnent tes neurones et te remettent sur les chemins du désir et de la passion …



